Chapitre 2
Nom mortel
"Le train vers le monde Cristal va bientôt partir. Le train vers le monde Cristal va bientôt partir! Que tout les passagers s'y présentent dotés de leur ticket."
Les derniers arrivants se pressaient, le départ allait être pour bientôt.
Il n'y avait rien ici mis à part du noir et un très grand train sur lequel elle devait embarquer.
"Alors mon nom est Joseph Feroni? Très bien" fit quelqu'un à coté d'elle en regardant son ticket.
Son nom, le train, tout était marqué sur le ticket lui avait dit le conducteur avec mépris, pourquoi n'en avait-elle pas? Où était il? Où était son ticket!
"Le départ est estimé pour dans cinq minutes, que les retardataires se pressent."
"Excusez moi monsieur, où pourrais-je avoir un ticket?
-Euh, je ne pourrais pas vous renseigner, je l'avais sur moi, je ne sais pas d'où il vient.
-Oh... "
Tout le monde avait l'air d'avoir sur soi son ticket, pourquoi pas elle?
Il était peut être tombé, oui voilà, il devait être tombé auparavant.
"Le départ est estimé pour dans deux minutes, veuillez vous assoire, attacher vos ceintures et attendre le départ."
Où était il? Où était il?
Il devait être par là, non? Ou pourquoi pas par là?
Mais il n'y a rien par ici,ce monde est noir, un ticket se remarquerait surement... Mais pourquoi serait elle la seule à ne pas en avoir?
Le train s'emballa et cracha une tonne de vapeur.
"Bienvenue dans la ligne Cristal, c'est le conducteur qui vous parle, je vous souhaite un agréable voyage."
"NON! Attendez!"
Dans un bruit infernal, le train démarra puis accéléra. Elle courra, courra, courra pour le rattraper. En vain, celui ci disparu bien vite au loin et elle se retrouva seule, seule dans les ténèbres.
Elle se demanda si un autre train viendrait plus tard. Enfin, dans tout les cas, elle n'avait toujours pas de ticket... Elle décida alors de marcher...
Marcher oui, mais où? Tout était noir et vide!
Qu'importe, elle ne pouvait pas rester là à ne rien faire, il fallait qu'elle marche!
Commença alors une longue marche. Elle regretta de ne pas avoir de chaussures aux pieds car la terre de ce monde était froide est dure sous ses pieds nus. D'ailleurs, d'où lui venait ses vêtements? Cette robe légère et blanche qui l'entourait? Et elle, d'où venait elle? Que faisait elle avant de chercher son ticket?
Rien, elle n'était rien, elle venait juste d'apparaitre et elle n'avait pas de nom.
A quoi est-ce qu'elle pouvait bien ressembler? se demanda-t-elle. Allait elle mourir dans ce monde vide sans jamais pouvoir voir à quoi elle ressemblait, sans jamais voir la lumière du jour?
Étrangement, elle savait ce qu'était la lumière du jour même si elle ne l'avait jamais vu. Tout comme elle pouvait parler sans arriver à savoir où elle l'avait appris. Elle était certaine de pouvoir lire et écrire aussi. Comment cela se peut? Elle serait simplement apparu là, sans parents ni rien? Elle creusa dans sa tête mais ce n'est pas comme si on lui avait effacé la mémoire, elle sentait vraiment que sa vie venait de commencer à l'instant.
Quelle vie? Cela faisait déjà une éternité qu'elle marchait et elle ne sentait plus ses pieds.
Toujours rien à l'horizon?
Elle ne pouvait pas mourir maintenant, pas déjà! Il lui fallait continuer. Tant qu'elle le pouvait, il le fallait, elle voulait vivre, vraiment vivre.
"Tu as l'air très en peine. Puis je t'aider?"
Surprise, elle écarquilla les yeux et se retourna brusquement.
Il y'avait un homme d'âge moyen doté d'un visage allongé qui lui souriait juste derrière elle. Comment a-t-il pu atterrir ici?
"Allons, allons, ne t'inquiète pas, à partir de cet instant, je prends le relais! Tu as dû beaucoup marcher non?
-O...Oui...
-Alors, couches-toi et reposes toi un peu lui proposa-t-il en lui tendant la main, Tu as confiance en moi n'est-ce pas?
Elle s'abandonna alors à cet inconnu et, épuisée par sa longue marche, se coucha juste à coté de lui, se servant de ses jambes pour caler sa tête, les yeux face au ciel vide et noir comme le sol.
"Vous faites partie de la compagnie de train? Vous venez me chercher pour me donner un billet? demanda-t-elle
-Non, les billets ne sont pas distribués si facilement. Il risque d'être difficile d'en avoir un mais il y'a toujours un moyen quelque part, dans l'immensité des mondes tu sais."
Elle avait peut être la possibilité d'avoir un ticket... Qu'importe les difficultés, si il y'avait une petite possibilité, ça lui donnait un objectif pour avancer...
Elle ferma les yeux, soulagée.
"Est-ce que vous croyez que l'on me donnera bientôt un nom et un prénom?
-Euh.. Et bien... "
L'homme eu une pointe d'embarrassement.
"Et bien, je me nomme Peregrin Libaras, je peux te donner mon nom de famille.
-Je peux le prendre? C'est vrai?
-Oui, je te le donne.
-Merci..."
Elle était si épuisée... Mais tellement heureuse. Elle avait un nom, un vrai nom!
"Et mon prénom?
-Je t'appellerais Éphémère."
Elle se mit à rire et ouvrit doucement les yeux
"C'est un drôle de prénom ça! Pourquoi Éphém..."
Elle eut un hochet de surprise, l'homme tenait une lame d'une drôle de forme dans la main et la regardait à présent avec un regard terriblement froid.
"Parce que tes soucis ne dureront pas longtemps. Adieu Éphémère."
L'homme voulu percer le cœur de la jeune fille mais ne rencontra que du vide, elle s'était déjà évanoui dans les airs... Elle aurait déjà appris à changer de monde comme elle le souhaite?
"... On va dire un peu moins éphémère que prévu alors..."
"Mademoiselle?"
Alors, l'agent Intermonde se releva et se dit que cette mission risquait d'être assez longue.
"C'est parce que tu n'as pas agi assez vite! lui reprocha son chapeau, Mitomi, son Surveilleur Intermonde
-Quelle importance? Avec moi à ses trousses, c'est comme si elle était déjà morte. Elle ne tardera pas à se rendre d'elle même, comme beaucoup de ses prédécesseurs..
-Tsss, tu es vraiment un sadique tu sais..."
"Mademoiselle?"
L'homme se leva alors, lança son chapeau en l'air, ce dernier s'agrandit et il disparu à l'intérieur. La jeune fille n'osait plus bouger, elle avait glissé dans une sorte de monde parallèle, elle pouvait voir les autres mais les autres ne la voyait pas. Elle était passé à l'intérieur sans trop savoir comment et ne pouvait plus bouger, confiné dans la terreur.
"Mademoiselle!"
Elle ouvrit les yeux... Où était elle?
"Mademoiselle, la bibliothèque ferme. Vous pouvez emprunter ce livre si vous souhaitez le terminer.
-Hein? Oh! Oui! Désolé!"
Elle s'était assoupi, elle s'en souvient maintenant, il ne fallait pas qu'elle reste plus longtemps ici, on pourrait retrouver sa trace. Elle avait appris que les agents Intermonde la poursuivraient où qu'elle aille, elle emprunterait bien ce livre cependant.
"Mademoiselle? Si vous voulez que je vous fasse une carte de bibliothèque,il me faut votre nom."
D'une seule voix elle dit : "Éphémère Libaras"