[Fanfic PW] Turnabout of the Three

Une vieille fic que j'ai abandonné il y a belle lurette et que j'ai décidé de reprendre, pour changer. Ouaip, j'ai la bosse créative cet été. o:
Attention, elle peut/pourra contenir des spoils sur les trois premiers épisodes, c'est donc conseillé de les avoir fait :(




La tempête de neige augmentait en intensité au fur et à mesure des heures.
Il devait être deux heures du matin, vers le 17 décembre. Il faisait nuit noir avec un froid à vous glacer le sang, l'action se déroulait dans les montagnes, dans un petit village isolé du monde extérieur... son nom était Kurain.C'était un village spécial, toutes les femmes qui y étaient né avaient des pouvoirs mystiques, le plus célèbre était celui de la communication avec les morts.

Vers la fin de l'après-midi, la neige commença soudain à tomber, puis se changea en tempête. Les habitants du village, qu'ils soient homme ou femme, se refugièrent alors dans le seul endroit capable de les refugier : le Manoir Fey. Les Fey étaient la famille qui avaient fondés Kurain, et l'une d'entre elle, reposant au nom d'Ami Fey, avait réussi à inventer la « Technique de Channeling Kurain » : la capacité entre autre de prendre l'apparence physique de la personne qu'on appelait. Depuis ce jour, les Fey s'occupent entre autre de former les jeunes filles du village à devenir des Médiums.

Mais ici, en ces lieux mêmes, quelque chose de terrible se passait. Tout les habitants se taisaient, attentifs, voir effrayés : des cris de douleur parcouraient le manoir tout entier. Des cris aigus, gémissants... il y avait une chambre à la valeur inestimable pour toute une génération, nommé la Salle de Chanelling.
Ici on appelait les morts. Et maintenant on donnait la vie.
Deux femmes possédant des ventres volumineux étaient couchés sur le dos, sur des tatamis. Les cris venaient d'elle.

<< Misty, ca va bien?! >>

Une autre femme entra soudainement, elle possédait des cheveux bruns déformés en une sorte de chignon géant. Elle possédait un vêtement sur lequel il était écrit plusieurs dizaines de Kanjis. Son appel était destiné à l'une des femmes, une brune visiblement chétive.

<< M... Morgan! Elle arrive... le bébé arrive ! >>
<< C... calme-toi, petite soeur! Calme-toi, ca va aller! Bon sang, pourquoi il a fallu que cette tempête arrive aujourd'hui ? >>

L'autre femme hurlait elle aussi. Elle était blonde, et visiblement plus mince que Misty. Plusieurs hommes l'aidaient, la rassuraient, la calmaient... Puis soudain, Misty et l'autre dame hurlèrent de toute leur force, ce cri résonna dans l'infini de la tempête, l'écho se répéta, répéta... puis ce fut d'autres cris, mais plus faibles... des cris de bébé.
Plusieurs minutes plus tard, quelques dizaines de personnes s'étaient regroupés autour des deux nouveaux nés. L'un était un garcon, l'autre une fille. La fille venait de Misty, le garcon venait de l'autre. Morgan s'assit auprès de la fille et prononca quelques mots.

<< Misty... tu vas l'appeler comment ? >>
<< Je... je pense que je vais l'appeler Mia. >>

Plusieurs applaudissements retentirent. Mia présenta un sourire avant de rire. L'autre bébé de son côté avait un petit regard curieux.

<< Et vous Madame? >> Dit Morgan d'un grand sourire à l'autre femme. << Vous allez l'appeler comment? >>
<<... Geoffroy. >>

Elle ne prononca pas d'autre mot, quelques applaudissements retentirent. Adrien présenta lui aussi un sourire avant de bailler. Néanmoins, malgré la naissance, Misty paraissait toujours soucieuse.

<< Que se passe-t-il Misty? >> Déclara Morgan avec curiosité.
<< Il y a quelque chose qui me chifonne avec Geoffroy. Pouvez-vous me l'apporter s'il vous plaît? >>

La mère du bébé n'y vit aucune objection, quelques hommes placèrent Geoffroy dans les bras de Misty. Il ne pleura pas, Mia était curieuse, quant à Morgan, elle était inquiète. Misty placa sa main sur le front du nouveau-né, puis poussa un petit cri de surprise.

<< M...Misty ? >> Prononca Morgan.
<< C'est impossible... seul les femmes ont des pouvoirs extrasensoriels... >>
<< Je ne comprends pas... >>
<< Ce garcon... il possède un don spirituel intense ! C'est incroyable ! >>

Une bonne fic dans l'univers PW, j'ai sincèrement hâte de voir la suite (y).

Paf, le chapitre I que j'ai pas terminé la dernière fois.
Observez comment je garde mon style quand j'écris.



Dix ans. Dix longues années
C'est le laps de temps qu'il s'est écoulé depuis la naissance de ces deux êtres hors du commun : Mia Fey et Geoffroy.

La vie a continué a un rythme très lent. Le Village Kurain, figure éternelle de l'histoire, un lieu où le temps n'a aucune influence. Au fil des années, il n'y a eu aucun changement... en apparence. Car sous l'habillage rustique, il y avait une anomalie. Grave.
Un garçon médium. Le premier jamais existé, et celui qui mettait en doute tout les villageois. En effet, pourquoi un mâle pourrait-il avoir le don? Et surtout, pourrait-il s'en servir?

Cette raison explique que le prodige et sa mère ont été mis à l'écart, bien à l'écart. Rejetés, méprisés.
Geoffroy grandit dans cette ambiance qu'il n'a jamais apprécié. Apprenant à se méfier de tout et de tout le monde, l'animosité du Village envers lui était on ne peut plus réciproque. Ils ne l'aimaient pas, ils ne les aimait pas non plus.
Quant à sa mère... il était très distant.

Disons que c'était une personne on ne peut plus mystérieuse, régulièrement absente, ayant des secrets. Geoffroy ne savait pas pourquoi il le savait, mais il sentait la présence de cachotteries. Étrangement, il avait l'impression parfois de savoir... pour comprendre que ce n'était qu'une illusion, rien d'autre.
Dix ans. Dix ans parcourus dans le mépris le plus total et le mystère. Il est devenu ainsi donc un personnage légèrement renfermé, mais d'une maturité surprenante.
Dix ans. C'est au bout de ce laps de temps qu'est né Maya Fey.

Mystique Misty Fey donna naissance à une jeune fille, une autre. Tout le village se réunit pour l'événement, tout le monde sauf Geoffroy.
Il restait là, sur une colline à l'écart de Kurain, à la limite de la zone montagneuse, écoutant les murmures du vent. Pourquoi irait-il voir la naissance d'un mioche qui le détesterait à son tour?

Il restait immobile sur l'herbe, esquissant un sourire triste.
Il entendait au loin les applaudissements de la naissance, et s'en moquait. Seul, face au vent, son seul véritable ami, dans le calme et la sérénité.

« Geoffroy ? »

Sérénité interrompu par la voix de Morgan Fey.
Le garçon se retourna, et vit le chignon de la prétendante principal au titre de Maître de Chaneling Kurain. Il ne l'avait jamais aimé, c'était une personne arrogante et au fond d'elle-même trop ambitieuse et opportuniste. Il le sentait.

« Vous n'êtes pas allé voir l'accouchement de votre sœur, Mystique Morgan ? »
« Si si. Misty lui a déjà donné son nom, Maya. Là n'est pas le sujet. Elle voudrait te voir, immédiatement. »
« Ce n'est pas une demande je parie... »
« Exact. Viens. »

Geoffroy soupira, avant de suivre la médium expérimentée. Le village était désert.
Ils arrivèrent au Manoir Fey. C'était ici que tout les habitants étaient venus. Quand ils virent la fameuse anomalie passer, ils s'écartèrent.


Misty Fey se tenait couché sur le tatami de la Chambre de Chanelling, elle tenait un bébé dans ses bras. A côté d'elle se tenait une enfant d'environ dix ans que le garçon reconnut : Mia Fey, fille aînée. Sympathique mais distante.

« Sortez, tous, je vous prie... sauf toi Geoffroy. » dit la mère aux autres, qui obéirent, non sans un regard d'animosité envers le garçon.

Ils étaient maintenant seuls. La fille tétait.

« Je voulais te parler, je pense que le moment est venu pour toi. »

Aucune réponse de la part de l'intéressé. Il se contenta de faire un signe de tête, l'air calme.

« Tu t'es toujours demandé pourquoi le village ne t'a jamais... disons... vraiment apprécié, n'est-ce pas? »
« Je connais déjà la réponse, c'est à cause de ce... don n'est-ce pas ? »
« Oui... j'aimerais en discuter avec toi. Tu ne sembles pas avoir le même pouvoir que nous, les Fey. Moi, ma fille Mia et sans doute Maya. Morgan ainsi que ses deux filles, Dahlia et Iris ont le pouvoir d'invoquer dans nos corps des esprits. »
« Je suis déjà au courant, on m'en a déjà... parlé. »

Misty sourit. Geoffroy gardait toujours son air on ne peut plus neutre.

« Mais tu n'as pas ce don. Ton pouvoir à toi est assez spécial. »
« C'est quoi alors ? »
« Tu as le pouvoir de connaître la nature même des gens, tu peux connaître leurs craintes, leurs secrets, leurs bonheurs... tu peux les sentir, tu peux lire en eux comme dans un livre ouvert. Ce don... pourrait servir. »
« ...comment le savez-vous ? »
« Je devine. Mais je devine généralement très bien. »

Pour la première fois depuis la discussion, il esquissa un sourire.

« Je comprends ce que tu ressens. La vie ne doit pas être facile pour toi, mais je t'aiderais. Même si je dois en subir les conséquences. C'est ce que je voulais te dire. »
« Je... »

Il ne put pas finir sa phrase.
Au même moment, la porte claque, une femme plutôt grande en apparence fit irruption dans la pièce, essoufflée.

« M...Mystique Misty! »
« J'avais dit qu'on ne me dérange pas ! Que venez-vous faire ici ? »
« C'est... c'est à propos du... enfin, de... lui. J'ai une terrible à nouvelle à propos de sa mère. »
« Maman ? Qu'est-ce qu'il lui arrive ? » demanda-t-il.

La nouvelle arrivante regarda d'un air attristé. Il le sentit : elle était au courant de quelque chose d'horrible, de terrible, qui le concernait.

« Ta mère est partie. Elle a laissé un message d'adieu aujourd'hui même et a quitté le Village... je suis désolé, petit. »

C'était donc ça...
Il ne dit rien. Il se contenta juste de perdre l'équilibre pour retomber sur ses genoux, les yeux écarquillés d'horreur, avec des larmes.

Il était désormais seul au monde.

Les années continuèrent à passer, encore et toujours dans Kurain. Figure éternelle, comme d'habitude. Comme vivant dans une dimension alternative, rien n'a changé, rien ne change, rien ne changera.
Sauf pour une personne, nommé Geoffroy, au nom de famille inconnu.

Le départ de sa mère a contribué largement à son côté associal. Seul... le mépris qu'il subissait de la part des habitants n'a pas changé. Misty Fey, néanmoins, l'aidait.
Si le devoir exigeait qu'on aide le garçon à vivre, il y avait d'autres points plus obscurs qu'on cachait à la masse. Que se passerait-il si on savait qu'elle donnait des cours particuliers?

C'était pourtant vrai. Depuis cette fameuse discussion il y a cinq ans, Geoffroy continuait à affiner ses dons. Seuls trois personnes, actuellement, le savaient.
Misty Fey, Geoffroy et Maya Fey.
Oh, rassurez-vous, la troisième personne n'était censé pas être au courant... c'était une coïncidence, une pure et simple coïncidence.

Tout a commencé lorsque Geoffroy avait 14 ans, lorsque les cours avaient bien avancés. En harmonie complète avec les âmes, leurs messages, leurs sentiments, les éléments, le garçon devenait quelqu'un de redoutablement cynique, lisant dans les cœurs, les transperçant de son regard.

« Tu avances à merveille... et très vite. » dit Misty.
« J'ai un bon professeur et j'applique ses enseignements. »

Silence. Silence gêné, il semblerait. Geoffroy continuait de fixer sa maîtresse d'un air on ne peut plus neutre.

« Vous pensez à vos filles, n'est-ce pas? »
« On ne peut rien te cacher... elles progressent elle aussi, mais je m'inquiète pour elle... la succession. »
« N'est-ce pas Morgan qui doit hérité du titre de Maîtresse...? »
« Pour le moment, oui. Pour le moment. »

Nouveau silence. Geoffroy détourna la tête : la salle était la chambre de Misty. Une pièce sombre, très sombre, pour parait-il s'habituer à l'obscurité, utiliser son troisième oeil.

« Pourquoi ne demandez-vous pas l'avis de votre fille, là, maintenant? »
« Je... pardon? »
« Elle est ici, elle nous observe. Maya Fey. »

Et il pointa le doigt dans un coin, d'où sortit une jeune fille en kimono, aux cheveux bruns, et aux yeux embués de larmes.

« Je... je suis désolée! » dit-elle.
« Maya! Qu'est-ce que tu fais ici? Comment a-t-elle fait... j'avais pourtant fermé la porte à clé! »
« Elle n'est pas entré pendant l'entraînement. Je le lis dans ses yeux. Elle cherchait son jouet lorsque nous sommes entrés. »

Ultime silence pesant. Geoffroy fixait Maya avec un air à mi-chemin entre la sympathie et le dégout. Il regardait avec une telle intensité que la jeune fille détourna son regard.

« Comment va-t-on faire... ? Elle est au courant maintenant ! »
« Elle ne parlera pas. Sa présence ici nous lie à nous. Elle le sait... dans son cœur. »
« Je... Je... arrête... de me regarder comme ça ! » couina la jeune médium, renforçant le sentiment de mépris de Geoffroy.
« Pourquoi parlerait-elle ? Si elle parle, notre secret est révélé, et votre réputation est ruinée, Mystique Misty. Ce serait horrible pour elle de trahir sa propre mère, elle serait trop faible pour supporter un tel choc. »

Et il se leva, observant l'air choqué de Misty et Maya. Elle ne parlerait pas, c'est la vérité.
D'un geste vif, il ouvrit la porte avant de disparaître. C'est ainsi que son nombre de relations cachés s'éleva à deux. Deux des Fey.
Il grandit encore dans les cachotteries. Dans sa solitude, il souhaitait à une force mystique un peu de Justice. Il doutait de tout le monde, voulait la vérité.

Sa vie, un an après cet événement, prit un virage on ne peut plus brusque.
Il faisait jour, Geoffroy se promenait près du Manoir Fey. Les gens étaient calfeutrés chez eux, c'était l'heure du repas. Il écoutait le murmure du vent. Quand il vit une personne en larmes s'approcher d'elle.
Maya Fey.

« Geoffroy ! Geoffroy ! »

Jamais il n'avait vu quelqu'un dans un état pareil, un mélange de tristesse et d'affolement, sentiments qu'il n'avait jamais ressenti.

« Un problème ? » demanda-t-il d'un air sceptique.
« C'est Maman... et Morgan ! Elles se disputent ! J'ai... besoin... qu'on me rassure... »
« ... Elles se... quoi? »

Et il se dirigea vers le Manoir, il avait un très mauvais pressentiment. Il le sentait.

« ...vous ne pouvez pas me faire ça ! » hurla une voix.

Morgan Fey. Les craintes de Geoffroy s'amplifièrent.

« ...c'est pourtant vrai. Misty est beaucoup plus apte que toi à porter le titre. »
« Non... c'est l'aîné qui doit obtenir le titre ! Vous n'avez pas le droit ! »

« De quoi ils parlent... tu sais toi ? » demanda Maya.
« Ce que je sais, c'est que ta tante a perdue son titre de Maîtresse du Channeling... »

« Je suis désolé, grand sœur. Je n'ai pas cherché à avoir ce titre, mais je ne lui ferais pas. » dit la voix de Misty.
« Non... non... espèce de... vous tous... je... » répondit Morgan, suivi d'un bruit de vase cassé.

« Mais pourquoi elle s'énerve tant? Ce n'est pas grave... »
« Pour elle, ce titre était très important. Je peux presque toucher sa colère... »

« Morgan... »
« Tais-toi ! Je ne veux plus te voir ! » hurla la femme déchue avant de casser un autre vase. « Je me vengerais... cet affront ne restera pas impuni, Misty ! »

Et ce fut tout.
Tandis que Maya pleurait et que Geoffroy tentait tant bien que mal de la réconforter, il savait que Morgan avait raison, que ce n'était pas fini le moins du monde. Cette discussion... était une racine, un parasite, qui allait grandir... grandir...

J'aime beaucoup!
Vivement la suite!

J'aimerais bien la lire mais je suis seulement rendu au chapitre 3 du deuxième jeu. Je lirai ta fic après, promis.

Après avoir refait PW 1 et vérifié quelques trucs, j'ai fait quelques bourdes niveau chronologies. En effet, DL-6 se passe lorsque Maya avait deux ans, et dans cette fic, elle en a déjà cinq.
Mais si je respecte cette chronologie, c'est tout le sens de la fic qu'il faudra que je revoie et c'est extrêmement chiant. Donc, je m'excuse d'avance pour les big fanboyz.

Oh, et le chapitre III sera mis sur ce post, où à la suite. Il est en cours d'écriture en tout cas.

(page du journal intime de Geoffroy)

Lorsque j’entends le nom de cette affaire, je ne peux pas m’empêcher de déglutir.
DL-6. Ce fut l’un des plus grands changements de ma vie, ainsi que celle des Fey. En y pensant, j’ai de la peine pour eux.

La rivalité entre la famille Mère dirigée nouvellement par ma professeur, Mystique Misty Fey, et les différentes familles collatérales n’a cessé de devenir plus intense, plus affreux. Si les filles souffraient, je souffrais aussi, leurs pensées étaient tellement fortes qu’elles me donnaient mal à la tête à cette époque. Mystique Morgan, après la fameuse nouvelle, a tout perdu : sa famille, son honneur, ses rêves, son être. Je me refuse à la lire, c’est la seule personne qui doit être encore plus affreuse dans ses rêves que dans la réalité.

Puis est venu DL-6, c’était quand j’avais 16 ans.
L’histoire est assez connue, je l’ai apprise en partie dans l’âme de Misty : un… avocat de la défense assassiné dans un ascenseur, les seuls présents avec lui étaient son fils et un huissier.
Si à l’époque je ne savais ni la vérité ni ce qu’était un huissier ou un avocat, je les ai appris bien des années plus tard.

Quoiqu’il en soit, selon Maya, sa mère avait été engagée pour invoquer l’esprit du mort et apprendre la vérité. C’est pour quoi elle était parti.
Ce que je ne savais pas, c’est que je ne la reverrais jamais.

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« Tu penses à partir n’est-ce pas ? » dit Geoffroy à la fille en face de lui.

Mia Fey sursauta en le voyant derrière lui, observant comme elle l’horizon sur la petite colline.
Dans l’obscurité nocturne, les deux s’étaient réunis à l’écart du village, n’écoutant que le murmure du vent. Le télépathe se refusait à lire plus profond dans les pensées de la jeune Fey, mais néanmoins il était curieux, curieux de connaître le pourquoi.

« Comment le sais-tu ? » répondit Mia, l’air triste.
« Il y a des secrets qu’il vaut mieux garder.. » répondit simplement Geoffroy « Mais j’ai du mal à savoir pourquoi. »

Pour seule réponse, il entendit des sanglots, elle pleurait. Lui restait stoïque, les yeux entrouverts.

« Elle ne reviendra pas… ma mère ne reviendra pas… »
« C’est à propos de cette affaire ? Je m’en souviens plus le nom, mais je sais qu’elle doit invoquer un esprit. »
« Elle a échoué… le nom qu’ils ont trouvés… ce n’est pas le tueur. »

Elle se mit à genoux et continua de pleurer. Geoffroy lisait déjà la suite, et voyait déjà les images du massacre : Misty crucifié par la presse, renié de tous, le nom Fey déshonoré. Et de par ce constat, elle ne pourrait jamais revenir, jamais.

« C’est triste. » commenta Geoffroy en soupir.
« C’est tout ce que tu trouves à dire ?! » se mit à hurler Mia. « Comment est-ce que tu peux comprendre le sentiment qu’on a lorsqu’on sait que sa mère ne revi… oh, je… »

Elle s’était arrêté en plein milieu de sa phrase, en voyant le visage de Geoffroy, qui ressemblait on ne peut plus à une tête de mort.

« Je ne comprends pas ? Je ne COMPRENDS PAS ? »
« Je… je suis désolé, j’ai oublié… »
« Oui, c’est normal d’oublier ! Je ne suis qu’une anomalie après tout, c’est ça ? Un déchet sur lequel on crache dessus, tous les jours ! Toutes les heures ! Je suis détesté de tout le monde, je me suis fait abandonné non seulement par ma mère, mais par tous les autres ! ET JE NE COMPRENDS PAS ? »

Il n’était jamais entré dans une telle colère. Il tremblait de rage. Il s’avança vers Mia et lui pointa un doigt accusateur dessus. La fille était terrifiée, et balbutiait des paroles incompréhensibles.

« Je… je… je suis désolé ! »
« Tu ne l’es pas ! Tu es juste une autre abrutie qui m’a laissé vivre seul, égoïste. Tu es minable, tu es pitoyable… je ne pardonnerais jamais à Kurain ce qu’il m’a fait vivre, JAMAIS ! Et tu oses, tu OSES, me donner des leçons sur les sentiments qu’on ressent ? »

Il se retourna, observant les bâtiments endormis, et cracha. Il sanglotait, les yeux en larmes. C’était la chose en trop, la goutte d’eau qui fait déborder le vase, l’étincelle qui met le feu aux poudres.
Laissant une Mia terrifiée, il quitta la scène. Il savait ce qu’il avait à faire, ce qu’il devait faire, ce qu’il allait faire.

Il entra dans son domicile, son havre de paix, là où sa mère l’avait abandonné il y a 11 ans.
Il prit tout ce qu’il avait, une somme d’argent minuscule, des vêtements ainsi qu’une feuille et un stylo.
Il voulait écrire une lettre à Maya, la seule personne avec Misty qui ne l’avait pas considéré comme quelqu’un d’anormal. Il n’écrivit pas de nom, juste trois mots : Je suis désolé.
Ca n’aurait aucune signification pour les autres, mais pour elle si.

Le lendemain, personne ne vit Geoffroy. Personne ne le trouva dans son domicile.
On vit juste une lettre, avec les trois mots en question. La fameuse anomalie avait quitté Kurain, comme sa mère 11 ans auparavant.

Où allait-il ? Vers là-bas. Comment allait-il faire ? Il s’en moquait. Quel était son objectif ? Ce n’était pas nécessaire.

Il recherchait juste la Vérité. Il recherchait juste un peu de justice. Là où aucun homme mauvais ne pourra échapper à son jugement.
Il recherchait là où Misty avait échoué, là où Mia pensait aller : le Palais de Justice.

(extrait du journal de Geoffroy)

Au fur et à mesure que passent les jours, j’essai de résumer les événements de ma sordide vie.
Le grand final approche, je lui fais confiance pour révéler la vérité, TOUTE la vérité. En attendant, il faut que je reconstruise ce puzzle…
Après ma fugue de Kurain, j’ai cherché longtemps la ville, j’ai utilisé des maigres économies, héritage de ma mère pour me déplacer en bus, vers la capitale. Plus j’avançais vers mon objectif, plus je me rendais compte que je devais être soit complètement taré soit désespéré. Où j’aurais pu loger ? Comment aurais-je pris en compte mon avenir ? Kurain au moins me filait le strict minimum…

Mais Kurain me haïssait, comme je haïssais tout ces habitants froids et égoïstes. J’ai fait le bon choix, l’avenir me l’a prouvé.
La chance m’a sourit, je dois mon avenir à un homme, un procureur qui manquait de prestance, mais avait bon fond…
La scène s’était passé dans un hôtel, l’Athéna.

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Trouver un endroit où passer la nuit. Ça c’est ce qu’il fallait faire en premier.
Geoffroy admirait le crépuscule placer ses couleurs sur les immeubles de fer, il était impressionné par ce spectacle qu’il n’avait jamais vu auparavant. Il passait inaperçu parmi la masse de gens qui semblaient se désintéresser de lui. Bah ! Au moins, personne ne le haïssait, ce qui était logique vu que personne ne le connaissait.
Trouver un endroit où passer la nuit. Il ne fallait pas oublier ça.

En sondant la masse, il voyait des pensées obscures, des pensées heureuses, des pensées horribles, mais ce qu’il cherchait c’était des renseignements.
« Trouver un endroit où passer la nuit. », il cherchait cet endroit dans les esprits.

Un mot revenait plusieurs fois : Hôtel.
Il percevait des bribes de pensées : « L’hôtel Athéna. » « Ce qui s’est passé là-bas… » « Ils vont le trouver ? » « Dans le quartier au sud-est… » « Dire que c’était calme… »
Hôtel Athéna. Il sonda encore un peu plus, cette fois pour découvrir le lieu. Le quartier Henri Beaucout au Sud-est… Sud-est… il avait trouvé.

Cinq minutes plus tard, il était devant le fameux hôtel. Une voiture bleue et blanche se tenait devant l’entrée. Un homme en uniforme discutait avec ce qui devait être son collègue. Geoffroy s’avança vers l’entrée, sans que personne ne le remarque, il était comme invisible… ou alors c’était un caprice du destin.

Il arriva dans une sorte de hall miteux, rien de bien folichon, qui lui rappelait son ancien domicile à Kurain. Il fronça les sourcils et s’avança vers un guichet où se tenait une personne au teint blanchâtre.
Lorsqu’il vit le garçon demander un endroit pour dormir, il ouvrit des yeux étonnés.

« P-petit, tu te rends compte où tu es ? »
« Dans un hôtel non ? » répondit-il, en se rendant compte que quelque chose de VRAIMENT grave s’était passé.
L’interlocuteur aurait voulu s’expliquer quand une voix tonitruante s’écria :

« Zvarri ! La vérité me vient enfin aux yeux… il s’agit d’un meurtre ! »
« Votre perspicacité m’étonnera toujours. » soupira une autre voix plus aigue.

Et deux autres hommes arrivèrent dans le hall.
Le premier était quelqu’un d’une apparence très rocambolesque, il avait des cheveux jaunes aux piques qui traînaient sur son front, il était en train de nettoyer une sorte de monocle, ou alors c’était une loupe. Il était très bien habillé, à croire qu’il voulait plus épater la galerie qu’autre chose.
Le second était plus petit et maigre, il portait des lunettes noires et avait une coiffure un peu étrange. Il portait un costume vert avec cravate tout aussi miteux que le hall. Ils tournèrent tout les deux leurs regards sur Geoffroy, qui se contenait de rester réservé.

« Zvarri ! La vérité me vient enfin aux yeux… il s’agit d’un adolescent qui vient sur les lieux du crime sans autorisation ! »
« Taisez-vous un peu, détective Atmey… mais… mais vous avez raison en plus ! Que fait ce garçon là ?! »
« Je sais pas moi ! » répondit l’homme pâle. « Je croyais que vos policiers ne laissaient entrer personne ! »
« Si on pouvait m’expliquer… » Dit le jeune garçon.

Les trois autres le regardèrent d’un air encore plus choqué.

« Tu sors d’une grotte, petit ? » dit celui qui se nommait Atmey. « C’est en première page de tout les journaux… »
« Je ne lis pas les journaux. »
« Évidemment, tout ces jeunes préfèrent écouter de la musique de barbare ou regarder la télé… »
« Je ne regarde ni la télé et je n’écoute pas de musique. »
« Écoute, petit. » dit celui en costard vert. « Si tu rentrais chez toi ? On est un peu occupé. »
« Je n’ai pas de chez moi. » mentit-il.

Il n’y eut pas de réponse à cette remarque, à part un toussotement venant d’Atmey.

« T-tu n’as pas de chez toi ? Tu dois bien avoir… »
« Non. Pas de père, ni de mère, aucune famille à ma connaissance. Je viens de loin, très loin. » Mentit-il à nouveau, à moitié cette fois-ci.

Atmey et l’autre s’éloignèrent un peu avant de murmurer des choses entre eux. Geoffroy voulut bien lire dans leurs pensées avant de s’apercevoir qu’il ne pouvait pas lire dans les personnes qui ne sont pas face à elle.

« Bon, vous savez ce que vous avez à faire, Mr Payne ? » dit Atmey.
« Évidemment, Luke, évidemment… agent Gumshoe, au rapport ! » se mit à hurler le dénommé Payne.

Un homme en uniforme surgit à son tour dans le hall, c’était celui qui avait laissé Geoffroy entrer dans l’hôtel.

« Agent Gumshoe au rapport, procureur Payne ! » dit celui-ci, il était plutôt baraqué et avait un pansement sur son visage barbu et à la mine enjouée. Ce qui intéressait plus le garçon, c’était comment il avait appelé l’homme en costard.
« Je peux savoir COMMENT ce garçon est entré dans cet hôtel alors que vous étiez censé surveiller l’entrée ? » répondit celui-ci.

La mine enjouée de l’agent disparut aussitôt.

« Et bien euh… et bah… »
« Qu’importe ! Emmenez-le au poste et occupez-vous de lui, je m’en occuperais plus tard, compris ? »
« O-oui chef. Tu viens, petit ? »

Geoffroy obéit et tandis que l’agent l’emmenait dans la voiture bleue et blanche. Et tandis qu’il se faisait emmener au poste, il devinait que le destin semblait l’avoir pris comme cible.
Procureur Payne… il se souviendrait de cette appellation, Procureur.

ZVARRI!

Le Commissariat de Police, un lieu très morbide il faut dire. Pour un adolescent de 16 ans, ce n’était pas le meilleur endroit à visiter… et encore moins à y rester.
Mais avait-il le choix ? L’agent de police était bênet, et tenait à ce que Geoffroy ne se déplace pas d’un mètre. Tant de zèle policier était appréciable, mais très énervant. Et tandis que le temps passait lentement, le garçon observait les alentours, les bagnards qui crachaient sur les forces de l’ordre, l’ambiance morose et sérieuse. Il sentait qu’il était en train de devenir légèrement dépressif.

Pour éviter de voir ce triste spectacle, il concentra ses pensées sur un autre sujet : Payne. Procureur Payne. Il se doutait bien que Procureur ne pouvait être un prénom, c’était donc un statut, et il tentait de deviner le reste.

Procureur. Un magistrat, personnage travaillant dans le domaine de la justice, chargé de faire inculper les accusés de meurtre. Geoffroy lisait diverses pensées, à un point où ça lui faisait mal à la tête… il n’était pas encore au paroxysme de son entraînement, et ne pourrait jamais le poursuivre autrement que par le tas.

« Haha ! Vous voilà, vous deux. » Dit une voix tonitruante.

D’un couloir voisin à la pièce où Gumshoe et Geoffroy étaient installés surgit le détective rencontré il y a deux ou trois heures. Il était toujours dans son costume d’aristocrate, lavant son monocle.

« Ha, détective Atmey, je… » Commença l’agent.
« Silence ! » interrompit l’intéressé.

Il observa avec son monocle qui semblait aussi servir de loupe les deux individus.

« Oui… je vois… tout devient clair ! Zvarri ! La vérité se révèle une fois de plus à mes yeux : un adolescent orphelin irresponsable et un agent de police. Je me trompe ? »
« Non bien sûr mais… »
« Si vous en veniez au fait ? » demanda Geoffroy avec un sourire.
« Humpf ! Bien, j’ai oublié de me présenter. Mon nom est Atmey, Luke Atmey. Je suis un voyageur du rêve voguant dans les affaires infernales où le sang a coulé. »
« Vous… vous êtes un détective si je comprends bien ? » dit le garçon légèrement interloqué.
« En effet, tu es très intelligent mon garçon. Je suis l’assistant du Procureur Winston Payne. Cet homme est chargé de faire régner la justice en utilisant ses cordes vocales dans la salle du Jugement Dernier. »

Plutôt que d’essayer de comprendre ce que le détective disait, il tenta de comprendre ses émotions. Il vit une salle avec plusieurs bancs, un homme accusé… un homme le défendant… et un homme le condamnant… et un dernier chargé de donner son avis ultime.
Il vit un nom : Tribunal.

« Que venez-vous faire ici, monsieur ? Vous n’appartenez pas à la police… » Dit Gumshoe.
« C’est ce cher Payne qui m’envoie. Il m’a chargé de prévenir le petit irresponsable que vous surveillez, il est en train de remplir les papiers. »
« Les quoi ? »

L’hurluberlu ne répondit rien d’autre et partit, en chantonnant une musique.
Une demi-heure plus tard arriva le procureur Payne, il semblait stressé.
Quand il vit Geoffroy et Gumshoe, il tremblota un peu. Puis il fit son apparition dans la pièce.

« Bon. Il n’y a eu aucune fugue d’orphelinat ces derniers temps… donc, Geoffroy, j’aimerais savoir… d’où viens-tu ? »

Silence. Silence gêné.

« De très loin. »
« Tu n’as donc aucune famille ? Nulle part où aller ? »
« Non. »

Gumshoe toussota un peu, il ne savait pas quoi dire.

« Dites-lui, procureur Payne, dites-lui ! » hurla une voix.

Luke Atmey était revenu, un sourire illuminait son visage.

« Arrêtez de tourner autour du pot. Vous avez une proposition à lui faire, n’est-ce pas ? »
« Mais vous parlez de quoi à la fin ?! »

Il voulut lire les pensées de Payne, mais il s’aperçut avec agacement qu’il ne pouvait pas lire l’esprit d’une personne qui portait des lunettes.

« Et bien, vois-tu, je suis quelqu’un de très… comment dire. Je suis pas du genre à t’envoyer dans un orphelinat… j’aimerais savoir si… »
« Si tu accepterais qu’il t’offre un logement chez lui. En gros, il te demande si tu veux être son fils adoptif ! Haha ! Le procureur fait acte de bonté en tendant la main à un garçon des rues comme Dieu a donné la main aux messies ! »
« Un peu… de tact, Atmey ! Enfin, voilà, j’ai rempli les papiers, il ne manque plus que ta décision à toi. »

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(extrait du journal de Geoffroy)

J’étais devant une décision lourde de conséquences.
Je ne comprendrais jamais ce cher Winston d’avoir pris une telle décision si vite. Peut-être Atmey l’a-t-il un peu poussé ? Une bêtise du destin ? Je ne le saurais jamais.
J’étais choqué, c’était passé si vite et pourtant j’avais eu l’impression que ça a duré une éternité. J’étais devant le choix décisif.

J’ai accepté. Une semaine plus tard, j’avais le nom de famille Payne. Geoffroy Payne. Winston m’a donné un logement, un homme qui ne me haïssait pas. Je lui dois beaucoup, ainsi qu’à Atmey.

Restait à voir mon avenir. Ma soif de justice n’était pas finie. J’ai demandé à suivre des études de droit. J’avais la passion et la notion du travail. Grâce à quelques efforts de Winston, j’ai pu les faire. C’est ainsi que je marchais vers ma future carrière…