Critiques de Val

Voilà, comme ça ça sera plus propre! A noter que les 3 premières critiques sont un peu les ébauches du 'genre' de critiques que j'aimerais faire... Je trouve que sur ces 3 premières je me concentre beaucoup trop sur l'aspect "technique" plutôt que sur les thèmes abordés et les émotions qu'ils m'évoquent.

J'espère faire un mélange sympa des deux, même si j'ai bien conscience que mes critiques sont vraiment super amateurs. Enfin j'espère surtout vous faire découvrir plein de trucs awesome!

Enjoy!

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Mon système de notes:
= WTF c'est vraiment mauvais
= Bof, pas terrible
= C'est vraiment pas mal!
= C'est très très bon!
= Putain c'est EXCELLENT!
= OH MON DIEU PUTAIN MAIS C'EST ENORMISSIME! AAAAAH!

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Personnellement Sat m'a introduit à ce film alors que je savais à peine qu'il existait. (En même temps, Sat m'a introduit à Ozu alors que j'ignorais qui était Bruce Willis, et je n'avais jamais entendu parlé de Casablanca avant quelques semaines ) et il en parlera certainement mieux que moi. Mais bon il faut vraiment mater au delà du scénario qui, même s'il est brillant, l'est à mon sens beaucoup moins que le reste... Mais c'est assez hallucinant de voir comment il est structuré, avec ses différents flashbacks qui se mêlent ainsi que les ruptures entre ceux-ci. Et les transitions pour les flashbacks tiennent d'un pur génie imo. Et puis le tout dégage quand même une ambiance presque mythique et grandiloquente, Welles fout un véritable mythe autour de Xanadu et de Kane. A la limite l'enquête ne fait office que de prétexte.

Non moi, là où ce film m'a vraiment fait halluciné, c'était sur le cadrage et la pure beauté de ses plans. J'ai juste jamais vu ça, dans aucun film ultérieur ou postérieur... La manière dont Welles joue avec les différents plans de vision dans ses mêmes plans, la manière dont il bouge sa caméra, la manière dont il claque ses effets spéciaux, sa géométrie juste parfaite... Sans parler de son utilisation de la lumière (exemple: le plan devant le film biographique de Kane, avec les lignes de lumière autour des doigts. Ou même les séquences où il se situe chez sa seconde petite amie, putain, avec Kane qui ne devient plus que son ombre face à son adversaire... D'ailleurs il se sert beaucoup de la lumière pour faire une atmosphere oscillant entre le glacial et l'étouffement, je pense surtout au salon où elle joue au puzzle, où la pièce à un contraste hallucinant entre la lumière sur le sol et l'ombre qui plane au dessus... Il joue aussi beaucoup avec le vide et les échos pour ça, en plus.) Orson Welles c'est juste un génie de l'image.

Et puis c'est juste le meilleur montage que j'ai vu de ma vie. Déjà rien que dans sa structure, les premiers plans rappellent les derniers, de manière presque géométrique, t'as des tonnes d'objets qui font office de leitmotiv et d'indice pour l'enquête (la boule de verre, par exemple).
Et tout le début, avec l'apparition progressive de Xanadu, chaque plan amenant progressivement le second par des repères visuels supers bien trouvés, et surtout, ce qui m'a fait le plus halluciner, c'est que je voyais à peine les transitions (le plan était fait en fonction du précédent au niveau de la lumière et de la géométrie pour que les transitions soient nickels).

Et y'a une ambiance mégalo dans tout ça que je trouve tellement cool, une dynamique dans le jeu d'acteur de Kane, un développement psychologique tellement fou... J'ai vraiment pas vu le temps passer, ça doit vraiment être un de mes films préférés.

Bref:

Well... C'est ça le film le plus hypé de tous les temps? Honnêtement, je m'attendais à bien mieux. Rien à dire, le film a des qualités indéniables, mais qu'est-ce qu'il m'a ennuyé! C'était vraiment frustrant.
C'est tout de même vraiment un très bon film. La photo est délicieuse, surtout dans les scènes d'intérieur, et il possède vraiment d'excellentes idées (la pluie qui efface la lettre, le blanc associé à Lisa et le noir associé à Rick, le développement des personnages, la main qui tombe sur le verre au même rythme que la réplique de Bogart, la brume lors de la scène finale...) mais j'ai été ahuris par certaines lourdeurs au niveau du montage, surtout lors des flashbacks qui arrivaient comme un cheveux dans la soupe.
Le jeu d'acteur est excellent, Humphrey Bogart a vraiment une "gueule" et Ingrid Bergman est magnifique, rien à dire là dessus, ni sur la mise en scène d'ailleurs. Mais le rythme rend le tout tellement plombant... Je m'attendais vraiment à un film avec plus de punch, et autant ça ne me pose aucun soucis pour des films comme Le conte des chrysanthèmes tardifs ou Gerry, autant pour un film qui met un tel accent sur le conflit ou la politique ça m'a assez ennuyé. Les scènes concernant la relation Humphrey/Ingrid relèvent plus mon intérêt, mais elles sont peu trop fréquentes à mon goût. Ça rend le tout certes plus subtil, mais bon ça ne m'a pas fait marcher.
Excellente utilisation de la musique par contre, qui a essentiellement une valeur de nostalgie (avec As times goes by, évidemment, mais je pense surtout à la séquence avec la Marseillaise).
Bon évidemment y'a aussi une quantité de répliques cultes et classes, sans que ça en fasse trop. C'est toujours cool. Et puis y'a une ambiance pessimiste presque angoissante qui fait son petit effet...

Bref dans le genre film ultra-culte hollywoodien j'ai préféré Gone With the Wind, même si c'est plus commercial, celui-ci reste super osé et a une photo tout aussi bonne lors de certaines scènes... Au moins, il a réussi à me tenir en haleine 4h d'affilé, lui.

Note:

Oui bon je sais ça fait pas mal de critiques à la suite.

La Mort aux Trousses (North by Northwest) est un film d'Alfred Hitchcock sorti en 1959. C'est une sorte de film d'action avec beaucoup de suspense et un soupçon de comédie. Il met en scène l'histoire d'un publiciste (Cary Grant) qui se retrouve embarqué dans un quiproquo abracadabrant avec une organisation criminelle. Evidemment, l'arrivée d'une fille et du FBI dans l'histoire ne va faire que compliquer les choses...

Je trouve que c'est un exercice difficile de critiquer un tel film. Il a tellement eu l'effet sur moi du "film sympa" qu'on regarde vraiment sans se soucier du travail cinématographique que bon, ça risque d'être assez pauvre.

On retrouve donc les éléments de base du suspense des films d'Hitchcock (faire connaître une idée au spectateur que le personnage ne sait pas, et faire monter l'angoisse), ainsi que son travail assez remarquable autour des couleurs... Beaucoup de rouge ici, d'ailleurs, qui se retrouve quasi systématiquement dans ses intérieurs (le train, l'hotel, la résidence etc...) ça donne une impression de sécurité (le héros ne manque de mourir qu'en extérieur véritablement). C'est vraiment un Hitchcock des grands espaces, et la célèbre scène de l'avion le reflète bien...
Mon plan préféré doit être le gros plan sur la blonde dans le train, durant la scène de flirt. Avec la scène de la clope et la fenêtre où le paysage vu est vide, sauf pour les lignes éléctriques. Et avec le mouvement du train, ben on voit les lignes faire comme des rebonds et ça donne, en plus d'un certain mouvement au plan, l'impression d'un coeur qui bat.

Bref, c'est du suspense, de l'action et de la romance. C'est bon, mangez-en.

PS: Ah ouais et lol pour le montage final avec le train qui rentre dans le tunnel juste après une scène de calin.

Note:

Duel est le premier long métrage de Spielberg. A l'origine c'était un téléfilm, mais celui-ci eut un tel succès qu'il a été transposé au cinéma! C'est surtout le film qui a lancé Spielberg vers la notoriété. Il a été tourné en 13 jours, et c'est juste de la folie furieuse.

Je suis vraiment pas un amateur de Spielberg. E.T étant un des films qui m'a le plus emmerdé, Indiana Jones ne m'ayant pas emballé plus que ça (sauf le 2!) et La Guerre des Mondes m'ayant décroché quelques facepalm à l'époque. Jurassic Park et Les Dents de la Mer m'ont quant à eux bien divertis, mais sans plus. Je n'avais pas vu d'autres films de lui jusqu'à ce soir, et j'étais vraiment sur le cul.

Vous aimez la crasse? Les gros bolides dégueulasses qui ronflent sur le bitume? Vous aimez avoir peur? Vous aimez la vitesse? Ce film est alors fait pour vous!

Le film met en scène trois personnages. Un homme assez peureux et efféminé, un bolide monstrueux, et la route. Le concept est simple: le héros doit se rendre à un rendez-vous en passant par l'immense désert californien, il double un énorme camion, et celui-ci ne le lâchera plus. En fait, c'est une immense course poursuite d'1h30. Le film traite de la virilité, et a une sous-lecture très intéressante autour des rapports hommes/femmes et de la sexualité, qui s'illustre avec le développement psychologique du personnage principal et surtout de son attitude vis à vis du truck au fur et à mesure du film.
Ce film dégage une angoisse vraiment permanente! La caméra, souvent posée sur les véhicules, donne une foutue impression de vitesse. Et lorsque l'on voit de l'œil du truck, on ressent un véritable malaise.

En plus de ça, le jeu autour de l'animalisation (la monstruosisation? xD) du bolide est vraiment amenée de manière géniale. Les cris presque préhistoriques du véhicule à la fin, sa virilité primaire et menaçante, le jeu avec ses phares... D'ailleurs Spielberg exploite parfaitement bien le comportement du bolide, sa manière d'accélérer, de ralentir, ses idées pour piéger/jouer avec le héros... J'ai remarqué qu'une des particularités des films de Spielberg était l'exploitation de son environnement... Ici, ça ne loupe pas, et le réalisateur a bien vu toutes les possibilités que "la route" pouvait offrir dans la mise en scène.

Oh et la composition de l'image est super intéressante au niveau des couleurs. Tout semble terne et crasseux en fait, hormis la voiture ROUGE de notre petit héros tout faiblard. Cet aspect 'marron' colle parfaitement au paysage désertique de Duel.

Caméra dynamique, final excellent, film profond, acteur principal fantastique, sous-lecture osée, maîtrise parfaite de l'angoisse. J'aimerais vraiment que tous les Spielberg soient comme ça.


Note:

12 Angry Men est un film de Sydney Lumet sorti en 1959. Il fait parti des incontournables, puisqu'apparemment il est 7e sur le classement de l'imdb. Henry Fonda joue dedans, je le signale parce qu'apparemment il est super connu (moi j'ai vu que ce film avec lui).

Après un procès dont on ne voit quasiment rien, douze jurés se retrouvent en huis clos pour délibérer du sort de l'accusé. Parmi les jurés on a un gros beauf, un fasciste, un publicitaire, un vieux, un sportif, et divers quidams dont on ne connais pas grand chose. Beaucoup sont pressés de partir, ainsi décident-ils d'en finir au plus vite: premier vote. 11 "coupables", un "non coupable". L'intrus tentera donc de convaincre tous les autres jurés, et la tâche ne sera pas facile. Pendant ce temps, les murs semblent de plus en plus se resserrer et l'atmosphère devenir de plus en plus étouffante... Ce film est une vraie leçon de justice, une remise en question de la légitimité d'un tel jury.

12 Angry Men mise beaucoup sur le développement psychologique de ses personnages... Logique, puisque c'est cela qui conditionnera leur jugement. Ainsi, tous les jurés ont leur petite particularité, leur petite histoire, ce qui permet de mieux comprendre leur position. Le film est structuré en fonction des votes, qui marquent à chaque fois une rupture dans l'opinion, et ajoute une "ambiance" différence, de plus en plus tendue...

Je n'ai pas grand chose à dire sur l'image, pour une fois. Elle est maîtrisée, mais ce n'est vraiment pas l'intérêt principal du film. Non, moi, ce qui m'a vraiment fait halluciner c'est le jeu d'acteur! Les personnages sont criants de vérité, de réalisme. On a tous connu ces personnes là une fois dans nos vies, et la puissance de leurs jeux permet de mieux nous projeter dans l'oeuvre...

Tension, cris et longs silences, éthique et enquête, 12 Angry Men a vraiment réussi à me captiver du début à la fin.

Note:

Napoléon n'est pas un film ordinaire. C'est une fresque de 5h30 (!) sur la vie de Napoléon. Ou plutôt... Sur ses débuts. Car elle ne nous montre pas plus loin que sa campagne Italienne, c'est à dire 1796. C'est un projet extrêmement ambitieux, puisqu'il devait à l'origine être fait en six parties (le film dont je parle constituant les deux premières).

Il a été réalisé, produit et monté par Abel Gance, et Abel Gance est fou. Je n'ai jamais vu de film aussi démesuré de ma vie: Un final en TRYPTIQUE (trois écrans différents donc, qui peuvent soit faire trois plans séparés, soit carrément faire un immense écran, accentuant l'idée "fresque" - je n'ose imaginer comment cela devait être ahurissant à l'époque en salle).
Ce réalisateur est aussi assez fou pour attacher une caméra à une corde et la projeter à toute vitesse dans le vide. J'ignore combien Gance y a mis de sa poche, il n'avait vraiment pas peur de l'argent: le nombre d'acteurs y est tout bonnement hallucinant, sans parler de l'aspect technique...

Il faut aussi comprendre qu'Abel Gance est un des plus importants représentant de l'impressionnisme français, en bref c'est un mouvement cinématographique des années 20 qui consistait à mettre l'accent sur le développement psychologique des personnages ainsi que sur une certaine "pureté" du cinéma (peu de dialogues, un objectif souvent flou qui accentue cette impression de "pureté").
Ici nous retrouvons d'abord le flou, qui revient dans certaines scènes, mais surtout l'importance autour de la personnalité de Napoléon, ainsi que celle de la foule, souvent opprimée. Cela donne lieu à des moments vraiment forts et riches en émotion.

Abel Gance est aussi quelqu'un de déconcertant. Il grouille d'idées, et cela, chaque plan en est rempli. Mais c'est aussi un réalisateur très maladroit. Ainsi, même si on sent qu'il met tout son coeur dans son projet, tous ses fantasmes, il dose extrêmement mal son film. Sur 5h30, les 2 premières heures m'ont bouleversé, les deux heures trente suivantes m'ont ennuyé, et la dernière m'a simplement fait jouir.

Pourquoi un tel défaut structurel ? Toutes ces folies du montage que l'on retrouvait au début, toute la mégalomanie, toute cette passion de l'image s'est évaporée dès la bataille de Toulon... Cela fait de Napoléon une oeuvre très difficile à critiquer, imaginez-vous critiquer une symphonie mêlant Beethoven et Francis Lalanne ! ^^

Mais étrangement... Avec un certain recul, et après avoir enchaîné le tout, je ne peux m'empêcher de trouver un certain charme à ces maladresses, un charme qui rendrait tout cela pardonnable. Oui, le montage manque parfois clairement de subtilité, oui il y a des scènes vraiment inutiles, mais toutes ces erreurs font partie intégrante de la beauté de l'expérience, de ce qu'il nous offre.

Abel Gance nous fait sentir Napoléon. Jamais je n'aurais cru que la Marseillaise aurait pu m'ébranler, et pourtant ce film l'a fait. L'espace de quelques heures on se sent le coeur d'un conquérant, d'un Corse plein d'honneur et d'ambition, on sent le vertige de la Révolution nous emparer, on pourrait presque même ressentir la France se lever autour de nous.

En réalité, je pourrais parler des heures de ce film. Je pourrais aussi essayer de le juger comme un film normal, mais c'est inutile: ce film, c'est juste une âme de cinéaste qui bouillonne.

Note:

PS: Mes links ne sont pas des links forumactifs >__<
PS2: L'acteur principal ressemble GRAVE a Iwant. Il est petit, a les cheveux longs et a un faciès assez proche. Pas de chances, il s'appelle Albert Dieudonné ahah.

El Dorado est donc un film de Marcel L'Herbier sorti en 1921. Comme Abel Gance, il est un des réalisateurs les plus importants de la vague impressionniste française...

Le film met en scène la détresse d'une mère voulant secourir son fils d'une mort probable. Et ce n'est pas son travail au cabaret El Dorado qui va l'aider financièrement... Le père de son enfant, un aristocrate, est bien trop lâche pour lui venir en aide. Aussi, il veut sauver l'honneur de sa fille, qu'il compte marier à un homme haut placé. Mais lorsque l'amour se mêle à la vengeance, les choses ne se passent pas comme prévues...

Même si le film est français, il puise énormément d'influence dans l'expressionnisme allemand très en vogue à l'époque de sa sortie : on le retrouve dans les jeux d'ombres, dans certains décors ainsi que dans le glauque et le macabre de la mise en scène. On notera aussi une certaine importance au niveau des costumes qui sont - au vu de la profession de l'héroïne - très travaillés. Bien sûr, on conserve la focalisation sur les personnages et le flou typiquement français.
D'ailleurs le film fait une utilisation du flou très osée, certains plans étant carrément déformés afin de montrer l'aveuglement et le désintérêt de l'héroïne envers son travail.

Pour la petite anecdote, Gaumont lui même aurait été furieux à la vue des déformations d'images. Il pensait que c'était dû à un problème technique... Et lorsqu'il a appris que c'était un choix de réalisation, il aurait pété un câble. Heureusement, le succès du film l'a apaisé.

Le film a un final franchement excellent et des scènes assez poignantes. Cependant, certaines lourdeurs de rythme et une narration pas claire viennent entacher le tableau. Je l'ai pour ma part trouvé assez dur à suivre, et je me suis ennuyé pendant de nombreuses scènes.

Ca reste un très bon classique, à voir.

Note:

Je sais, ça change pas mal de Napoléon et d'El Dorado, mais bon lui aussi c'est un "classique" après tout. Je n'avais pas vu beaucoup de James Bond, seulement Goldfinger et Meurs un Autre Jour. Ils m'avaient tous fait l'effet du film sympa de dimanche après midi, et celui-là confirme mon impression.

Demain ne Meurs Jamais nous livre un beau scénario catastrophe: un groupe terroriste sème la zizanie dans les relations entre l'Angleterre et la Chine, et c'est lorsque l'aube d'une troisième guerre mondiale semble se dessiner que nous comprenons qui se cache derrière cette organisation: Elliot Carver, magnat de la presse d'importance mondiale qui compte se servir de ce nouveau conflit nucléaire pour conserver le monopole des médias, et ainsi, contrôler le mooooooonde! L'agent 007 parviendra t-il à sauver le monde une fois encore?!
...Lol.

Donc c'est très très kitsch mais ça dispose quand même d'un certain charme. Et on ne pourra pas lui enlever qu'il a su être original par rapport aux autres James Bond! Les médias, véritable arme de guerre, véritable pouvoir... Hm... Je sens qu'après Citizen Kane ça me fera un exemple de plus pour ma dissert de sciences po, ahah.

Brosnan a un bon jeu, par contre la chinoise est ridicule on y croit pas cinq secondes. Certains ralentis sont un peu kitsch, et on s'ennuie un peu au début. Mais bon, l'aspect ultramégalo, les scènes abusées et les répliques classieuses nous divertissent. Et dans le fond, c'est tout ce qu'on lui demande.

"You provide pictures, and i'll provide the war."

Note:

Largement inspiré du réalisme poétique Français, le néo-réalisme Italien nous montre un pays dévasté par la guerre. Vittorio de Sica en est un des principaux représentant. Appuyé par son scénariste Cesare Zavattini (lui-même emblématique du mouvement), il tournera trois film majeurs: Le voleur de bicyclette (Oscar du meilleur film étranger), Miracle à Milan (Palme d'or) et enfin Umberto D., dédié à son père Umberto de Sica. Et mon dieu, quel film!

Tout ceux qui ont laissés laissé leur cœur de coté au profit d'un cynisme a la mode peuvent s'arrêter de lire ici. Car oui, Umberto D. est un film mélodramatique et il s'assume comme tel. Il joue pleinement sur le pathos et montre la faiblesse et la solitude d'un vieillard écrasé par une société qui le dépasse. On pourrait même dire que toute cette mise en scène larmoyante ne fait pas preuve d'un certain "réalisme", mais je m'en fous: Umberto D. a su réveiller en moi une empathie pour les vieux et les chiens. Et dieu sait que les vieux et les chiens m'importent peu émotionnellement.

Le film narre donc l'histoire d'un fonctionnaire à la retraite qui n'a plus assez pour payer son loyer. Son seul réconfort s'appelle Flike, et c'est son chien. Aussi, il entretient une sorte d'amitié avec la bonne de sa pensionnaire (qui est absolument magnifique), Maria, jeune fille enceinte dont elle ne connait pas vraiment le père. Comment le vieil homme trouvera l'argent nécessaire pour payer son loyer? Flike sera t-il une consolation suffisante à son train de vie misérable?

Comme beaucoup de films néo-réalistes, les acteurs sont des gens normaux sans expérience du métier. Ici, même l'acteur principal (Carlo Battisti) est en réalité un professeur à la retraite. Cela donne un jeu vraiment naturel et convaincant, car ils n'ont pas besoin de se coller à un rôle où à une mise en scène trop serrée: ils vivent leur quotidien devant une caméra.

Caméra qui, d'ailleurs se fait à mon goût trop discrète dans la première partie du film mais qui heureusement se rattrape de manière absolument renversante dans la seconde! Des plans souvent claustrophobiques, avec un jeu d'ombres très maîtrisé sur certains passages. La mise en scène sert parfaitement les idées du réalisateur, surtout dans le parallèle chien/vieillard. C'est en fait la relation la plus profonde de cette oeuvre.

La société nous semble tellement cruelle après avoir vu Umberto D.! Un environnement presque post-apocalyptique, une bourgeoisie hypocrite, une pauvreté désarmante et une humanité souvent fausse. Finalement il n'y a quasiment que chez Flike que nous trouvons du soutien dans ce film.

Note:

PS: La fin, que je ne spoilerais pas, est d'une beauté incroyable.

Allemagne Année Zéro est un film néo-réaliste italien réalisé par Roberto Rossellini en 1948. Comme pour Umberto D., les évènements se déroulent après la guerre, mais ici, en Allemagne. On nous montre donc la misère du peuple allemand, entouré par l'inflation et la division du pays ainsi que de sa capitale.

Dans ce contexte, le film raconte l'histoire d'un jeune blondinet qui parcours la ville en quête de l'argent nécessaire pour nourrir sa famille. Il est entouré d'un père gravement malade, d'une sœur prostituée, et d'un ancien soldat de frère: un émo nazi insupportable.
Mais à mesure qu'il parcourt la ville, il s'entoure de gens peu fréquentables...

Avec un tel synopsis le film aurait pu être très bon. Quel dommage qu'il ne fasse qu'1h15 et qu'on n'ait absolument pas le temps de s'attacher aux personnages... Les mélodrames du frère deviennent plus ridicules voire comiques qu'autre chose. Le rythme est à mon goût cinq fois trop rapide, certaines scènes étant vraiment coupées sans qu'on ait eu le temps de s'imprégner de leurs éventuelles profondeurs...

La cinématographie est quasi inexistante jusqu'à la dernière partie du film: on a vraiment la sensation d'un scénario illustré d'images. Heureusement à la fin elle devient parfois étonnante d'ingéniosité, mais parfois carrément médiocre: la toute fin m'a presque faite rire, tellement j'ai trouvé ça mal filmé... Et pourtant j'aime les longs moments de contemplations pures, c'est pas vraiment le soucis. Mais le tout était tellement sur-joué... Les quelques rares moments hors de la dernière partie où la caméra veut nous dire quelque chose manquent affreusement de subtilité et semblent sortir tout droit de l'imagination d'un pré-ado en cours d'histoire (Je pense au plan sur la ville avec le discours d'Hitler, mon dieu c'était si convenu et prévisible!).

Rien de pire que de regarder un drame quand la sauce ne prend pas. Rossellini est pourtant un type super célèbre, j'ai pas eu l'impression que la qualité a suivi sa notoriété pour ce film.

Note:

Oui je parle d'un film qui a moins de 50 ans. Bug est sorti en 2006 et a été réalisé par William Friedkin (French Connection, L'Exorciste, Le Convoi de la peur...). On pourrait le qualifier de euh... Drame psychédélique ? En toute sincérité c'est un des films les plus génialement wtf que j'ai pu voir.

En Oklahoma, une femme de la quarantaine, Agnès, vit seule dans un motel délabré. Les appels téléphoniques inconnus ne cessent de l'inquiéter, il faut dire qu'elle est très tendue depuis que son ex-mari Jerry revient de la prison dans laquelle il avait été envoyé, pour violence conjugale. Sa seule amie, R.C, ne lui est pas d'un grand réconfort ; elle auss, anxieuse, a ses problèmes.
Un beau jour, R.C débarque avec quelqu'un d'assez étrange.
Et des insectes.

En dire plus serait franchement spoiler.

Ce film est juste totalement délirant. J'ai passé des scènes entières bouche béante à me dire "Putain mais c'est quoi ce TRUC?" tant l'intrigue et l'ambiance semblent être sorties de l'imagination d'un gros drogué. Certaines séquences paraissent même irréelles tant on a l'impression de s'engouffrer dans l'abysse d'une pure folie. J'ai jubilé du début à la fin en fait.

Le réalisateur va vraiment très, très loin.

Les personnages sont géniaux, ont une personnalité complexe qui se développe très profondément au fur et à mesure que se développe l'intrigue, mais ces évolutions ne sortent pas de nulle part ! Elles sont parfaitement "logiques", et c'est ce qui est le plus déroutant. Et ces mêmes personnages sont joués par des acteurs criants de vérité. Vraiment, l'immersion est totale.

Au niveau de l'image c'est vraiment très impressionnant : Friedkin joue avec le focus et des mouvements de caméra supers dynamiques. Il nous offre aussi des plans fixes carrément angoissants (surtout le premier). Et un jeu au niveau des couleurs absolument génial, qui se développe vraiment à la fin, des couleurs souvent contrastées, entre un bleu presque fluo (voir carrément disco) ainsi qu'un jaune poussiéreux, presque dégoutant. Il y a aussi des effets de montage absolument géniaux, je pense surtout à la scène avec le ventilateur, lorsqu'ils couchent ensemble... Vraiment admirable, surtout l'image de fin.

Je ne vois pas grand chose à dire de plus, si ce n'est que Friedkin joue avec les non-dits et les ambiguités scénaristiques. Mais je suis vraiment très, très, très enthousiaste, désolé si ma critique en pâtit.

Note:

PS: Restez après le générique. :)

Encore un film néo-réaliste italien... Heu..Avant toutes choses: cette critique ne vaut rien, je n'ai même pas maté le film jusqu'au bout à cause de, hem, sommeil.

Donc, ça a été réalisé en 1948 par Visconti.

En campagne italienne, une jeune fille vit avec un vieillard bedonnant. Celle-ci vivant sous les ponts, elle n'avait pas d'autre choix que d'épouser quelqu'un de suffisamment riche pour la nourrir.
Un jour, un jeune mécanicien arrive dans ce paysage assez noir...

Je suis quelqu'un qui ne dors jamais entre les nuits. Je ne fais plus de sieste depuis mes 3 ans, sauf cas exceptionnel genre deux nuits blanches d'affilés. Ce film a eu le pouvoir de m'y soumettre, j'en suis encore renversé.

J'ai regardé les 3/4 et c'est vrai que c'est... Bien fait. De très jolis plans, comme celui de mon exemple. Et puis il y a une ambiance un peu crade qui est assez maîtrisée. Mais mon dieu j'ai eu l'impression de voir un film de vieux fait pour des vieux, mention spécial aux passages "festifs" où on entend un foutu accordéon pendant 10 min, je revivais l'ambiance des bal musettes de Saint-Michel Loubejou.

Cette critique c'est un gros troll hein, mais déjà que Le Guépard m'avait fait mourir d'ennui, je pensais qu'après avoir eu un peu plus d'exp en cinéphilie ça se serait arrangé. Ben euh, non, j'ai vraiment vraiment du mal avec Visconti.

Note: Parce que ça reste...Bien fait. ZzZzZzZz.

Cruising est un film de William Friedkin (celui qui a fait Bug!) qui est sorti 1980. Il traite des... Communautés Gay SM des années 70 aux Etats-Unis.

Tout commence par une série de meurtres assez intenses, qui semblent être commis par la même personne. Ces meurtres ne concernent que les gens baignant dans le milieu gay, le meurtrier attirant ses proies en les draguant lors de soirées ASSEZ GRIVOISES. Un flic (Al Pacino) est commandé par son commissaire dans le plus grand secret pour résoudre cette affaire, il va devoir infiltrer le milieu... En Profondeur.

...Je dois avouer que voir Al Pacino présenté comme une fiotte après Le Parrain II c'est juste priceless!

Le film ne se prend qu'a moitié au sérieux, et possède des scènes a PLEURER de rire tellement elles flirtent avec le wtf.

Spoiler:

Mais l'intrigue reste assez sérieuse et a une forte présence en suspense.

Évidemment, le thème principal reste celui de l'identité sexuelle, et de la féminité (il n'y a qu'une seule femme dans le film, qui joue un rôle assez particulier). Et je dois avouer que la fin est assez bien trouvée.

Visuellement ça n'a rien d'extraordinaire, même si les scènes en extérieur sont assez bien composées... C'est plutôt la mise en scène et certains délires de montage assez cool.

Spoiler:

Comme dans tous les Friedkin que j'ai vus, y'a des énormes trous scénaristiques voulus, des ambiguités au niveau de l'intrigue qui sont assez incroyables, aussi. Enfin surtout la fin...

Pour l'anecdote, le film a été perçu comme une insulte a la communauté gay et certains activistes ont manifesté pendant le tournage et ont carrément bougé les spots et gueulé pendant toutes les scènes... Ils ont du tout réenregistrer après, l'horreur!

Ça en fait au final un bon petit film sympa à mater un dimanche après-midi avec ses potes.

Note: